L’Outaouais forestier, une série d’articles qui vous est présentée dans le cadre du Mois de l’arbre et des forêts
Lorsque l’industrie du bois s’est enracinée en Outaouais dans les années 1700, avoir sous la main une charrue, une scie émoussée et un beau-frère prêt à offrir un peu d’huile de bras, ça te conférait le statut d’entreprise de pointe spécialisée dans l’exploitation forestière.
Aujourd’hui, une entreprise organisée de la sorte ne pourrait définitivement plus espérer une glorieuse ascension vers le succès.
Il est facile de constater que bien des choses ont changé.
Certes, la forêt est toujours là pour nous offrir ce grand panier de ressources renouvelables. Dans les peuplements de l’ère post-industrielle où l’on a récolté les bois à quelques reprises déjà, les écosystèmes forestiers continuent à jouer leurs rôles importants de poumon de la planète, de purificateur d’eau, et d’habitat pour la faune.
Ce qui a grandement changé ce sont les connaissances scientifiques et les savoir-faire technologiques accumulés au fil des années qui nous permettent d’utiliser le bois tout en assurant la pérennité des écosystèmes forestiers.
Découvrons ensemble comment cela est possible.
Des pratiques forestières respectueuses de l’environnement
En Outaouais, la forêt feuillue et mixte tend naturellement à adopter une structure étagée où tous les groupes d’âge sont bien représentés, et où l’on observe une grande diversité d’essences d’arbres. Les coupes jardinatoires permettent de maintenir cette structure naturelle. Dans les aires de récolte, on prévoit des marges de retrait à l’égard des lacs, des cours d’eau et autres zones sensibles.
Les outils utilisés par les professionnels forestiers pour gérer la forêt et planifier les interventions sylvicoles sont à la fine pointe de la technologie : les drones, les GPS, le Lidar, l’imagerie satellite, la cartographie numérique, autres.
L’abattage manuel a laissé sa place aux abatteuses mécanisées munies d’équipements technologiques modernes pour assister les opérateurs dans leur prise de décision notamment pour la navigation dans les peuplements et le façonnage des billes. Ces abatteuses sont mêmes configurées pour limiter la pression aux sols afin de les protéger.
Des produits modernes et novateurs
L’industrie du bois propose plein de solutions modernes et novatrices pour aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Il y a la filière des systèmes de construction préfabriqués en bois d’ingénierie pour les bâtiments de grande hauteur. Chaque mètre cube de bois utilisé en remplacement du béton et de l’acier permet de réduire d’une tonne les émissions de GES. Ces systèmes de construction permettent également de réduire de façon importante les déchets de construction ainsi que le temps requis au chantier pour ériger les bâtiments.
Il y a la filière des bio-fibres qui permettent de remplacer les plastiques, les caoutchoucs et autres produits à base de pétrole. Déjà, plusieurs entreprises du secteur des pâtes et papiers sont à faire la transition vers la production de filaments de cellulose et de cellulose nanocristalline.
Enfin il y a la filière de la bioénergie qui permet de remplacer les combustibles fossiles. L’utilisation du bois dans cette filière prend diverses formes avec notamment les granules pour chauffer les résidences familiales, les granules pour remplacer le charbon comme carburant dans les centrales thermiques et électriques des grands complexes industriels européens, et les huiles et les gaz de pyrolyse qui peuvent notamment servir dans la production de gaz naturel renouvelable (GNR).
Une industrie pionnière de l’économie circulaire
Il est bon de rappeler que l’industrie du bois a été une pionnière de l’économie circulaire. Depuis longtemps déjà, notre industrie utilise les fibres de bois résiduelles générées par ses activités de fabrication. L’industrie du sciage utilise ses résidus pour sécher ses bois à l’aide de chaudière à biomasse. L’industrie des pâtes et papiers utilise les écorces comme carburant dans ses centrales thermiques pour générer vapeur et électricité. L’industrie des panneaux de fibre à densité moyenne (MDF) fabrique également ses produits à l’aide de fibres résiduelles.
Faits saillants sur l’industrie du bois en Outaouais :
- Une centaine de petite et grandes entreprises de 1ière, 2e et 3e transformation qui emploient 2 700 travailleurs un peu partout sur le territoire
- La récolte d’une grande diversité d’essences que l’on transforme en une aussi grande diversité de produits
- Chaque mètre cube de bois récolté et transformé génère des retombées fiscales de l’ordre de 155 $
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