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L’économie circulaire : l’exemple du secteur forestier québécois

Par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

L’économie circulaire, c’est quoi?

L’économie circulaire se définit comme un « système de production, d’échange et de consommation visant à optimiser l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service, dans une logique circulaire, tout en réduisant l’empreinte environnementale et en contribuant au bien-être des individus et des collectivités »[1]. Concrètement, l’économie circulaire peut inclure les différentes stratégies suivantes :

  • l’écologie industrielle : valorisation des résidus d’une première usine en tant que matière première pour une seconde usine;
  • l’écoconception de produits : atténuation des impacts environnementaux d’un produit à toutes les étapes de son cycle de vie;
  • la logistique inversée : intégration d’un produit en fin de vie dans une nouvelle chaîne de production;
  • l’économie de partage ou collaborative : partage d’un même bien entre plusieurs usagers;
  • l’économie de fonctionnalité : vente d’un service et non d’un bien.

La figure suivante illustre certaines de ces stratégies.

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Figure 1 : Schéma simplifié de l’économie circulaire[2]

Comment l’économie circulaire est-elle implantée dans le secteur forestier?

Dans le secteur forestier, l’économie circulaire se traduit par différentes stratégies, comme la valorisation des produits conjoints de la transformation du bois, la valorisation des résidus de récolte ou encore, l’écoconception de matériaux de construction à faible empreinte environnementale. Voyons-les en détails :

  1. La valorisation des produits conjoints de la transformation du bois

L’économie circulaire n’est pas un nouveau concept pour l’industrie de la transformation du bois. En effet, bien avant l’essor de ce modèle d’affaires, en particulier au Québec depuis les dernières années, de grands efforts étaient déjà déployés afin de valoriser les produits conjoints de la transformation du bois, comme les écorces, les sciures, les copeaux et même les résidus de la production de pâtes et papiers (liqueurs de cuisson de la pâte et boues de papetière provenant du traitement des eaux).

En plus d’offrir une source de revenus complémentaires aux entreprises, cette valorisation permet d’optimiser l’utilisation d’une ressource renouvelable, le bois. Le cycle de vie de ces produits conjoints est ainsi prolongé. Voici quelques exemples de cette valorisation :

  • Le raffinage des copeaux de scieries, pour la production de pâtes et papiers;
  • La densification des sciures, pour la production de panneaux, de composantes de meubles et de granules de bois;
  • La combustion d’écorces, pour la production de chaleur et d’électricité renouvelable.

La figure suivante résume l’intégration des différents acteurs de la transformation du bois. Par souci de clarté, le schéma a été simplifié, puisque plusieurs autres « voies de circulation » auraient pu être ajoutées entre les acteurs.

Figure 2 : Intégration des acteurs de la transformation du bois[3]

  1. La valorisation des résidus de récolte

Une autre stratégie appliquée dans le secteur forestier et s’inscrivant dans l’économie circulaire consiste en la valorisation des résidus de récolte (branches et bois non marchands), actuellement laissés sur les parterres de coupe lors des travaux de récolte des bois. Bien que de modestes volumes de ces résidus soient déjà récoltés dans certaines régions, la valorisation à plus grande échelle de cette ressource n’est pas encore instaurée au Québec. Différents programmes et mesures en vigueur ou en cours d’élaboration au gouvernement du Québec ont pour but d’atteindre cet objectif.

Les résidus de récolte peuvent être utilisés pour une foule d’applications, notamment pour le chauffage de bâtiments communautaires, la production de biocarburants de seconde génération ou la fabrication de bioproduits issus de la chimie verte.

Notez qu’au Québec, la récolte de bois, y compris des résidus de la récolte, est balisée par la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier et par le Règlement sur l’aménagement durable des forêts. Ces derniers incluent plusieurs dispositions permettant de s’assurer que les travaux de récolte respectent, entre autres, la possibilité forestière et le maintien de la fertilité des sols.

  1. Écoconception de matériaux de construction à faible empreinte environnementale

Verdir le milieu de la construction? C’est possible! En favorisant la conception de matériaux à faible empreinte environnementale et en appuyant l’implantation de bâtiments utilisant ces mêmes matériaux.

Au Québec, l’utilisation du bois comme matériau de construction permet de répondre à ces objectifs. La performance environnementale du bois est avantageuse par rapport à celle d’autres matériaux, considérant son caractère local, durable et renouvelable. La récente adoption de la Politique d’intégration du bois dans la construction contribuera certainement à faire du matériau bois un élément incontournable permettant de favoriser l’implantation de modèles d’économie circulaire au Québec.

Conclusion

Les projets en économie circulaire dans le domaine forestier sont appelés à poursuivre leur lancée dans les prochaines années. Déjà, on note une impulsion dans plusieurs régions du Québec pour créer des symbioses industrielles impliquant notamment le secteur de la transformation du bois.

En parallèle, on observe un fort potentiel de développement en bioéconomie; qu’on pense aux emballages ou aux bioplastiques pouvant être fabriqués à partir de la matière ligneuse, et même de celle inexploitée issue des opérations de l’industrie papetière.

Dans ce contexte très dynamique, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs travaille de concert avec le Groupe interministériel sur l’économie circulaire qui rassemble une quinzaine de ministères et organismes afin de coordonner l’action gouvernementale en matière d’économie circulaire. Cette concertation et la poursuite du soutien aux projets innovants dans le cadre de ses partenariats et programmes viennent confirmer la volonté du gouvernement du Québec de valoriser la ressource bois à son plein potentiel, tout en contribuant à diminuer l’empreinte écologique de la filière forestière.

[1] Source : Pôle québécois de concertation sur l’économie circulaire

[2] Source : https://www.quebeccirculaire.org/static/Enjeux-et-definition.html

[3] Source : https://mffp.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/Strategie-industrie-foret-2018-2023.pdf