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3 arbres vous révèlent leurs secrets

Au Québec, la forêt fait partie de notre héritage collectif. Mais connaissez-vous les propriétés du bouleau blanc, de l’amélanchier ou du sapin baumier? Les arbres qui poussent sur notre territoire fournissent beaucoup plus que du bois. Les fruits, les feuilles, les aiguilles, l’écorce interne (aussi appelée cambium), les bourgeons ou la sève nous ouvrent un monde de possibilités. Nous vous présentons trois arbres dont les pouvoirs ou usages vous surprendront .

 

Le bouleau blanc (ou bouleau à papier)

On retrouve le bouleau blanc sur presque tout le territoire québécois. Après un feu ou un déboisement important, il fait partie des premiers arbres à repeupler le sol. Facile à reconnaître à maturité avec son écorce blanche ou légèrement grise, il peut vivre jusqu’à 120 ans.

Toutes les parties du bouleau peuvent être utilisées. Son bois dur en fait un matériau de choix pour la fabrication d’embarcations et d’outils. Mais saviez-vous qu’il se mange ? À partir du cambium, on prépare une farine pour faire des craquelins ou du pain. Les feuilles printanières peuvent se manger crues ou cuites. On peut également en faire une infusion pour renforcer le système immunitaire… ou un bain pour stimuler le métabolisme.

Quant à la sève, elle se récolte comme l’eau d’érable. Plusieurs l’utilisent comme cure printanière pour ses effets diurétiques et antioxydants. Les peuples autochtones la consommaient pour combattre la fatigue. En faisant bouillir l’eau de bouleau, on peut en retirer un sirop très prisé des chefs québécois. Par contre, la quantité de liquide requise est énorme : pour produire un litre de sirop, il faut 160 litres de sève… soit quatre fois plus que pour fabriquer du sirop d’érable !

 

L’amélanchier et ses baies emblématiques

Nous ne le savons peut-être pas, mais les fruits de l’amélanchier font partie de notre patrimoine. Ils ont été, à une certaine époque, glorifiés comme le bleuet. Les amélanches étaient non seulement consommées par les Autochtones, mais elles étaient aussi une monnaie d’échange importante. Séchées, les baies peuvent se conserver pendant plusieurs mois. Elles faisaient d’ailleurs partie du pemmican, un plat composé de viande, de gras et de fruits, facile à transporter pour voyager.

De nos jours, les amélanchiers sont appréciés pour leur valeur décorative, mais ils continuent de produire l’un des meilleurs petits fruits au pays ! Ces grands arbustes aux fleurs blanches poussent partout au Canada et au Québec. Les amélanches sont reconnues pour leurs propriétés antioxydantes, leur concentration élevée en fer, en calcium, en vitamine C et en fibres. On les mange fraîches ou on en fait des confitures ou des tartes. Autant les oiseaux que les cueilleurs aguerris en raffolent ! À redécouvrir…

 

Le sapin baumier, roi des forêts

Même si le sapin baumier n’a quasiment pas besoin de présentation, certaines informations pourraient vous surprendre. On l’aime pour sa présence réconfortante dans nos foyers en décembre, son odeur caractéristique et ses épines plates qui persistent sur ses branches. Dans la forêt, il sert d’abri aux animaux et fournit une nourriture aux oiseaux, aux rongeurs et même aux orignaux.

Les peuples autochtones accordent beaucoup de valeur au sapin ; son bois, sa sève et sa résine servent autant des visées médicales, utilitaires que spirituelles. La fameuse gomme, récoltée pendant l’été, est une colle très efficace, mais aussi un remède pour soulager la grippe, la toux, la congestion pulmonaire et les blessures. Le cambium de sapin, à l’instar de celui du bouleau blanc, donne une farine comestible. Les jeunes pousses printanières et les aiguilles peuvent être consommées de différentes façons : infusions, condiments, en poudre, séchées, en marinades, etc.

Aujourd’hui, le sapin baumier se retrouve autant dans la médecine naturelle que dans l’industrie pharmaceutique, la dentisterie ou le secteur des vernis et des peintures.

La forêt québécoise demeure remplie de mystères et de savoirs perdus. En prenant le temps de s’y intéresser, elle nous offre un monde nourricier, abondant et généreux. Suffit d’ouvrir les yeux et le cœur !

Et maintenant, quel arbre avez-vous envie de découvrir ?

Sources :

Forêt (Gérard Le Gal et Ariane Paré-Le Gal, 2019)

Mon très grand herbier du Québec (Jérôme Carrier, 2017)

Les propriétés secrètes des arbres (Noël Kingsbury, 2018)

Pour en savoir plus : La forêt : une école pour tous