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Marcher ou courir en forêt, pourquoi pas?

S’il y a bien un endroit sécuritaire en cette période d’incertitude sanitaire, c’est la forêt. Pour certains, c’est une nouvelle habitude à développer, alors que les centres d’entraînement physique sont fermés. Pour d’autres, un retour aux sources, à quand ils étaient jeunes. Chose certaine, la nature permet de réduire un grand nombre de symptômes de civilisation. Stéphan Ouimette, kynésiologue et physiologiste de l’exercice chez Myokin, explique les bienfaits physiques et mentaux de la course en forêt.

 Collectif Bois : Quels sont les bienfaits physiques à courir en forêt?

Stéphane Ouimette : L’instabilité du sol fait qu’on sollicite d’autres muscles stabilisateurs, donc on renforce les hanches et les chevilles. Il y a des bienfaits cardiovasculaires, une plus grande efficacité cardiopulmonaire. Respirer de l’air pur amène également un système cardiovasculaire plus efficace. Finalement, les effets de la lumière et l’apport en vitamine D sont idéal pour contrer la dépression saisonnière… ou les effets de l’isolement!

CB : Quels sont les bienfaits mentaux de la course en forêt?

SO : Quoi de plus plaisant que d’être à l’extérieur, d’avoir un sentiment de liberté? Courir dehors est plus plaisant. La diversité du paysage est motivante. On varie le stress imposé au corps : on monte une côte, on va vite, on ralentit… ça fait travailler différentes zones d’entraînement, ça donne une fréquence cardiaque différente. Notre corps n’est pas programmé pour refaire toujours le même mouvement. Surtout, on aime jouer, ça nous rappelle notre enfance. Avec mes cours en plein air avec des personnes âgées, on joue à la taggue, et ils adorent cela.

Une course n’est pas faite pour courir à l’intérieur. Je n’ai jamais rencontré un athlète qui ne privilégiait pas les entraînements à l’extérieur. On est fait pour marcher et pour courir. Ça ne coûte pas cher, seulement des espadrilles.

D’un point de vue physiologique, le corps crée un stress, donc sécrète des hormones comme l’endorphine, la dopamine et la sérotonine. L’activité physique diminue la sécrétion du cortisol (hormone du stress). On dort donc mieux, on dépense de l’énergie, et on est moins anxieux.

CB : Que représente la forêt pour toi?

SO : Je suis un gars de forêt, car je viens du Nord. Je me retrouve à être qui je suis fondamentalement. Ça me fait penser à quand j’étais petit, à une panoplie d’images qui me rappellent de bons moments dans ma vie. À ce temps de la vie où tout était plus simple, moins stressant.

Mais… ou marcher en forêt en Outaouais?